PeaPact: développement d'une chaîne (de protéines) locale pour le pois jaune

Avec son projet PeaPact, le centre de recherche AgroFoodNature de l'HOGENT vise à développer des chaînes de protéines durables et locales, tant biologiques que conventionnelles, pour le pois jaune flamand. La base de ce projet est un partenariat à l'échelle de la chaîne. Outre une recherche des facteurs de réussite d'une chaîne durable pour les pois jaunes locaux, ce projet mettra en relation les acteurs de la chaîne impliqués. Parmi eux se trouvent des agriculteurs et des producteurs de substituts de viande mais également Bio-Planet.

"La Flandre a l'ambition de devenir un point névralgique en termes de connaissances, de production et de transformation de nouvelles sources de protéines", déclare Evelien Van Bavegem, coordinatrice du projet. "Le pois jaune est une culture protéique prometteuse. Avec une teneur en protéines de 23% et une teneur en fibres de 22%, le pois jaune est une culture intéressante tant sur le plan nutritionnel que technologique. Ses propriétés technologiques, ainsi que sa couleur et sa saveur neutres, permettent de l'utiliser dans les substituts de viande et les boissons végétales, entre autres, comme ingrédient fonctionnel ou comme alternative au soja et au pois chiche importés."

Remplacer les légumineuses importées

Cependant, certains goulets d'étranglement ralentissent la percée des chaînes de protéines locales en Flandre. "La culture du pois jaune est actuellement limitée à 870 hectares en Belgique, dont seulement 210 hectares en Flandre. Pourtant, le climat flamand est propice et la culture du pois fourrager est un fait historique, principalement pour l'alimentation du bétail ou comme jeune cosse pour les légumes surgelés."

"Plusieurs entreprises alimentaires flamandes sont fortement intéressées par le pois jaune cultivé localement et sont même demandeuses. Mais il n'est pas facile de mettre en place une chaîne locale durable où chaque maillon est financièrement estimé à sa juste valeur. Actuellement, mes ventes en Flandre sont insuffisantes pour que la culture soit rentable."

"Pour trouver des débouchés à grande échelle dans les chaînes conventionnelles et biologiques, la recherche au niveau de la culture peut jouer un rôle important, notamment en augmentant la teneur en protéines et le rendement. Il est également nécessaire de développer et d'optimiser les produits afin de remplacer les légumineuses importées par le pois jaune local, notamment dans le houmous et le falafel. Si tout se passe bien, le falafel à base de pois jaune local, développé par La Vie Est Belle, sera disponible chez Bio-Planet à partir de mars 2024."

Une alimentation durable et végétale

L'utilisation du pois jaune local dans des aliments nutritionnellement équilibrés présente également des avantages pour les consommateurs. "À l'heure actuelle, le pois jaune est assez peu connu. Il est nécessaire de mener des recherches sur sa perception dans l'alimentation afin que les entreprises alimentaires puissent commercialiser ces produits de manière réfléchie. De tels lancements de produits augmentent et diversifient l'offre d'alimentation végétale durable. Les consommateurs auront ainsi accès à une gamme plus diversifiée d'aliments végétaux sains et durables."

une consommation d'eau plus faible que les céréales

"Les pois secs ont une faible empreinte hydrique. Elle est même inférieure à celle de certaines autres légumineuses telles que les haricots secs, les pois chiches, les lentilles et le soja. Dans l'ensemble, les légumineuses nécessitent également moins d'engrais, ce qui a un impact positif sur la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines en raison de la réduction des émissions et du lessivage. En tant que plante fixatrice d'azote, le pois jaune n'a (quasiment) pas besoin d'engrais azoté de synthèse pour sa croissance. Si l'on plante davantage de pois jaunes, cela a également un effet bénéfique sur les émissions de gaz à effet de serre. En effet, la production d'engrais azotés de synthèse nécessite des combustibles fossiles."

"Si l'on compare l'empreinte hydrique au rendement en protéines, le pois jaune nécessite nettement moins d'eau que les céréales telles que le blé, le seigle et l'avoine. Les pois nécessitent aussi beaucoup moins d'eau par gramme de protéine que la viande, en particulier par rapport au bœuf."

Le pois jaune cultivé localement a un grand potentiel en Flandre

"Des recherches menées au Canada ont également montré que les légumineuses (notamment les pois secs) sont plus résistantes à la sécheresse. La culture du pois sec consomme moins d'eau que celle du blé de printemps, du pois chiche, du colza et de la moutarde, par exemple, tout en affichant des rendements élevés. Les pois secs utilisent également l'eau différemment des autres cultures en rotation. Ils consomment l'eau des couches les plus superficielles, laissant l'eau disponible dans les couches plus profondes pour les cultures suivantes telles que les céréales et les oléagineux."

plan

Quel est donc l'impact attendu sur le groupe cible et la valeur ajoutée pour le secteur/la chaîne, à la fois à court et à long terme? "À court terme, une chaîne de protéines locale sera développée sur base du pois jaune. Les connaissances acquises permettront d'établir les facteurs de réussite pour la mise en place d'une chaîne de protéines locale. Ce projet servira de plan pour permettre le démarrage et l'expansion à long terme de plusieurs chaînes de protéines locales autour du pois jaune et d'autres cultures protéiques locales. La superficie consacrée au pois jaune augmentera en Flandre, ce qui aura un effet positif sur la diversité des sols, les rendements des cultures suivantes et l'indépendance vis-à-vis des importations de protéines végétales."

Initiatives locales

"Nous espérons que les consommateurs soutiendront les protéines locales. Grâce à ce projet, nous voulons réitérer l'importance de la transition vers un modèle alimentaire plus végétal et souligner le rôle que les protéines locales peuvent jouer à cet égard. Les consommateurs flamands sont de plus en plus positifs à l'égard des chaînes alimentaires locales. En liant la transition protéique à des initiatives locales, il est plus facile de convaincre les consommateurs de participer à la transition protéique. L'étude consommateurs permettra de conseiller les organisations quant aux groupes cibles qui peuvent être convaincus d'adhérer à la transition protéique et de déterminer la meilleure façon d'y parvenir."

Innovation et croissance

"Avec ce projet, notre ambition est de donner aux agriculteurs des indications concrètes sur les avantages de la culture de protéines locales, en particulier le pois jaune, et nous espérons donc pouvoir sensibiliser davantage d'agriculteurs afin que leur choix de culture soit co-déterminé par l'orientation fixée par la stratégie flamande en matière de protéines."

"Le pois jaune cultivé localement a un grand potentiel en Flandre. Cette culture polyvalente peut avoir de nombreuses applications dans le secteur alimentaire. En soutenant les collaborations locales en termes de culture, de développement de produits et de marketing, nous permettons aux agriculteurs et aux entreprises alimentaires de s'engager dans des collaborations qui mènent à l'innovation et à la croissance."

Plus d'informations
Les résultats finaux de ce projet seront disponibles après le 31 mai 2024. Ils seront mis gratuitement à la disposition de tous les acteurs de la chaîne qui souhaitent se lancer dans la culture, la transformation et la commercialisation de (produits à base de) pois jaune.
AgroFoodNature – Hogeschool Gent (hogent.be)
evelien.vanbavegem@hogent.be

Pour plus d'informations sur la transition protéique et les opportunités que cette évolution pourrait représenter pour votre entreprise, lisez notre article précédent "Ne ratez pas la transition protéique"!