LA PLUS GRANDE USINE DE CHIPS DE L'EUROPE VISE UNE CROISSANCE DURABLE
La proximite de la frontiere française offre des opportunites a Veurne Snack Foods
Veurne Snack Foods à Furnes, en Flandre occidentale, produit des chips de pommes de terre et des snacks sous les marques Lay's, Doritos, Smiths et The Oven from Lay's. L'entreprise fait partie du conglomérat PepsiCo, le second plus grand producteur F&B au monde avec 270.000 salariés dans 200 pays. L'usine de Furnes compte huit chaînes de production. La grande variété de saveurs et d'emballages, notamment, fait de ce site une entreprise complexe. “Notre grand atout est la flexibilité. Par ailleurs, nous misons fortement sur la durabilité et l'entrepreneuriat socialement responsable", déclare le directeur Frank De Langhe.
CHIPS ET SNACKS
Historique
L'usine a été bâtie en 1974, à l'époque encore sous le nom de Westimex. En 1998, 'la plus grande usine de chips de l'Europe' a été reprise par PepsiCo. Depuis, la production est scindée en deux business units: les chips (partant des pommes de terre) et les snacks (partant de 'raw materials', comme le maïs dans le cas des chips tortilla).
Processus de production
Au total, on fabrique ici 60.000 à 61.000 tonnes de produits finis sur base annuelle. Pour les deux types de produit, il existe une grande diversité de formes, saveurs, sachets et boîtes, ce qui exige une énorme flexibilité du parc de machines de haute technologie. Les chips de pommes de terre sont fabriqués sur trois lignes de production parallèles dans sept variantes (voir pour cela le déroulement du processus sur la page suivante). Dans le département snacks, il s'agit de technologies de production totalement différentes. Là sont disposés une ligne baked, extrusion, frying, Doritos et extrusion de pellets.
Production gérée par le marché
De par ces technologies multiples, le département R&D de PepsiCo se rend souvent à Furnes pour développer de nouveaux produits ou optimiser des produits et processus existants. Cette étude est fortement conditionnée par le marché, tout comme la production en soi. “Tout commence par le 'demand plan' du département des ventes internationales. Ceci est converti en un 'supply plan', dans lequel on examine ce qui sera fabriqué dans quelles usines. En fonction de ce planning de production, on établit un plan des matières premières car chaque type de chips exige une variété de pomme de terre déterminée. Pour les chips light, nous partons de pommes de terre à forte teneur en matière solide parce qu'elles absorbent peu d'huile", explique le directeur Frank De Langhe.
Qualité et sécurité alimentaire
Veurne Snack Foods veut être le meilleur dans la fabrication de chips et snacks de qualité. Ceci débute dès le choix des matières premières. “Nous collaborons étroitement avec des négociants en pomme de terre de Belgique, de France, des Pays-Bas et même d'Allemagne, qui doivent satisfaire à de sévères conditions de livraison en termes de qualité. Les pommes de terre doivent par exemple avoir la bonne taille et maturation et ne peuvent comporter que peu de défauts quand elles sont livrées ici lavées et triées. Du reste, PepsiCo développe ses propres variétés de pomme de terre, qui sont plantées chez les agriculteurs afin de garantir des chips de la meilleure qualité à nos clients", précise De Langhe. L'entreprise travaille naturellement aussi selon les standards de qualité et de sécurité alimentaire les plus stricts. “Nous sommes certifiés ISO 14001/50001, FSSC 22000 et AIB. Ceci implique notamment que nous devons respecter dans nos activités quotidiennes des procédures de nettoyage et de libération très strictes dans les changements de produit, pour éviter toute contamination croisée", précise le directeur.
CROISSANCE DURABLE
“Dans les activités quotidiennes la sécurité de nos salariés et la qualité des produits priment; 'no debates'", affirme De Langhe. “Dans une stratégie de 'continuous improvement', nous visons en outre une croissance durable, avec une attention portée aux aspects économiques mais aussi sociaux et écologiques."
Economiques
L'entreprise a connu une croissance en volume continue ces dernières années, favorisée par les marchés auxquels elle livre. “Nous livrons dans une dizaine de pays européens mais nos produits sont essentiellement destinés aux marchés français, belge et hollandais. La France est un réel marché en croissance. La localisation de l'usine de Furnes joue naturellement fortement en notre faveur", confie le directeur.
Sociaux
L'entreprise doit pouvoir réagir rapidement aux changements dans les marchés. Pour cela, on peut compter sur la flexibilité des salariés, qui sont en outre bien formés. “Nous estimons important d'investir dans notre personnel. En effet, nous croyons qu'ils peuvent faire la différence et nous leur laissons faire preuve de responsabilité et d'initiative. Outre les lignes de production fortement automatisées, ceci est l'une des raisons pour lesquelles nous avons ici une usine rentable et efficace", dit-on. A noter encore que de nombreux Français font partie du personnel, ce qui s'explique naturellement à nouveau par la localisation de l'usine.
“C'est ainsi depuis toujours, dans toutes nos équipes. Les nouveaux salariés français doivent bel et bien être prêts à apprendre le néerlandais. C'est la langue véhicule dans notre atelier et chacun doit être capable de communiquer avec les collègues ou de lire des documents. Ceci leur offre aussi des perspectives car ils peuvent par exemple donner des formations ou s'épanouir, soit dans notre usine soit ailleurs au sein du groupe. Nous prévoyons des formations linguistiques, en plus de nombreuses autres formations pour ouvriers et pour employés."
Ecologiques
Pour terminer, le directeur accorde aussi une grande importance à l'entrepreneuriat socialement responsable, avec une attention particulière pour l'environnement. “Nous avons pas mal de projets en cours visant à réduire notre consommation d'énergie, d'eau et de matières premières, allant de l'isolation à la détection des fuites d'air comprimé", dit-on. “De plus, nous assurons une part importante de nos besoins énergétiques. Nous faisons fermenter nos déchets dans un réservoir de fermentation et nous produisons de l'électricité avec les gaz libérés. Nous concentrons aussi l'effluent en eau potable, qui reflue vers l'aire de production. Nous assurons ainsi 25% de nos besoins en électricité et 60% des eaux de processus."
L'AVENIR
Continuer d'améliorer
Quelles possibilités d'amélioration entrevoit-on encore ici? “Nous sommes déjà une 'high performing plant', si bien qu'il est de plus en plus difficile de continuer à améliorer. Toutefois, nous parvenons encore toujours à réaliser de grandes et petites optimisations, notamment par l'application de la méthode 'Lean Six Sigma'", confie le directeur. “Le 'continuous improvement' englobe du reste aussi la sécurité, le 'food safety', la qualité, l'entretien et tout ce qui concerne la durabilité."
Redesign du département packaging
“Pour continuer de croître à l'avenir, nous réaménagerons du reste bientôt le hall d'emballage de notre département chips", confie encore De Langhe. “En ce moment, les sachets de chips sont déposés manuellement dans les boîtes ou ceci s'effectue via des 'case packers' automatiques. Cet automne, nous planifions un investissement dans ce département d'emballage, avec moins de 'bag makers' manuels et une plus grande automatisation en conséquence. Non seulement ceci nous permettra de travailler plus efficacement mais nous libérons aussi de l'espace pour des extensions futures", conclut le directeur.









